Taher Al-Labadi

Le déploiement de parcs d’activités économiques et de plateformes logistiques au Moyen-Orient ces dernières années s’inscrit dans une tentative des États de tirer parti d’un positionnement stratégique dans les flux internationaux. Ces parcs d’activité s’appuient généralement sur l’emploi d’une main-d’œuvre immigrée et sur l’apport en capital d’investisseurs étrangers. Ceux-ci sont également une occasion de fabriquer de nouvelles alliances entre pouvoirs publics et acteurs du secteur privé, contribuant de ce fait à une concentration des richesses ainsi qu’à une redéfinition des frontières du politique et de l’économique dans les pays concernés. Ils constituent enfin un mode de régulation des divers conflits politiques et sociaux en cours dans la région.

Cette enquête trouve son champ initial en Jordanie. Elle interroge l’importance de la politique économique de l’État jordanien dans la réponse aux diverses crises que connaît le pays, ainsi que dans la formulation de sa politique étrangère au cœur d’une région tourmentée par les conflits. Elle traite aussi des effets du déploiement de ces parcs d’activité sur la transformation des formes de l’accumulation économique, de même que sur la gestion des flux migratoires ou sur la circulation des capitaux.