Jordi Gibert Rebull

La période étudiée se place entre la chute de l’empire de Rome et la consolidation de plusieurs formations sociales et politiques variées qui s’établissent sur les rivages de l’ancienne mer romaine au cours du Moyen Âge. Dans ce parcours historique, c’est dans le développement sur la longue durée de formations sociales diversifiées dans l’extrême occident de la Méditerranée, avec un bord septentrional divisé en plusieurs états germaniques (qui tendront à la création des structures féodales) et un bord sud occupé par des formations tributaires telles que les aires byzantine et islamique (qui d’ailleurs vont s’étendre vers l’Italie et la péninsule ibérique, voire le sud de la Gaule), qu’il faut chercher le passage séculaire d’un ensemble culturellement unifié à grands traits vers un espace fragmenté, qui se trouve à la base de la Méditerranée actuelle.

Ainsi, et ayant comme cadre de référence l’arc méditerranéen s’étendant depuis les Alpes jusqu’à l’Èbre, l’axe principal de notre projet vise à étudier concrètement le phénomène des sites perchés dans le contexte de l’habitat du haut Moyen Âge. Les recherches menées pendant plusieurs années dans le sud de la Gaule ont montré l’importance décisive des occupations de hauteur comme nouveaux lieux de pouvoir et de puissance, en même temps que des nouvelles données archéologiques ont conduit à définir des catégories ordonnant différentes fonctions liées à l’habitat, à l’encadrement administratif et aux aspects défensifs ou économiques. Ce scénario doit permettre aujourd’hui une recherche approfondie sur ce même sujet dans le versant méridional des Pyrénées, en essayant de construire un premier inventaire critique systématique et de réaliser une étude comparative afin d’échafauder des premières conclusions et de proposer des hypothèses de travail.