Ridha Ben Amor

Statut

Invité

Année(s)

2016

Laboratoire(s)

  • LAMES (UMR 7305)

Contrat

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Biographie

Maître de conférences en sociologie à la Faculté des Sciences Humaines et Sociales, Tunis. R. Ben Amor développe un axe de recherche sur les jeunes et leur engagement dans l’espace public de part et d’autre de la Méditerranée.
Projet de recherche au LAMES dans le cadre de LabexMed

Le programme de travail que je compte mettre en œuvre s’articule autour de trois axes  :

Concrétiser les projets d’échanges et de recherche en collaboration avec une jeune association que je préside, l’Association Tunisienne d’Anthropologie Sociale et Culturelle (ATASC). Des thèmes de recherche pourront être consolidés, en rapport  avec une approche socio-anthropologique de la citoyenneté chez les jeunes. Ce projet peut être mis en œuvre avec le LAMES, l’A.T.A.S.C et le Département de sociologie (où j’enseigne) de la Faculté des sciences humaines et sociales de Tunis, (Université de Tunis). L’idée est de préparer la réalisation d’une école doctorale sur le thème : « Jeunes, citoyenneté et mouvements sociaux ». Thématique cruciale en Tunisie dans le cadre du « processus post révolutionnaire » ; elle mérite d’être confrontée avec les recherches de collègues et de doctorants menées en France et au Maghreb sur la jeunesse ”en crise”.

Recension bibliographique dans les centres de documentations aixois et marseillais pour deux projets de recherche en cours. L’un est un projet de recherche que je compte mener avec Mohamed Nachi (Université de Liège) sur les catégories subalternes (axe de recherche inscrit au laboratoire Dirasset Maghrébines, Université de Tunis). Notre projet portera sur l’étude des formes de résistance des subalternes et sur l’avènement d’une citoyenneté en acte. Parmi ces catégories nous nous intéressons plus particulièrement aux paysans, aux jeunes et aux femmes. La citoyenneté sera appréhendée dans une perspective anthropologique, par le bas, c’est-à-dire du point de vue des acteurs ordinaires. Quant à la résistance effectivement opposée par les subalternes, nous nous efforcerons de la saisir dans ses manifestations « infra-politiques » (Scott, 2008), en partant de l’hypothèse que les subalternes disposent des compétences requises (Boltanski, 1990) pour critiquer, dénoncer et contester les formes de domination, de subordination et de pouvoir en partant de leurs propres visions de l’ordre social. Toutefois, en tant que dominés, leurs réactions, désaccords et justifications ne sont pas formulés ouvertement, mais généralement latents, souterrains et fragmentaires. A travers ces expressions latentes de la résistance s’élaborent des formes politiques nouvelles qui, contrairement à celles qui se déploient dans la société civile et dans l’espace public, n’épousent pas les catégories politiques traditionnelles. A cet égard, on interrogera la pertinence de la notion de « société politique » – par opposition à celle de société civile – forgée par Partha Chatterjee (2009) en tant que lieu d’expression de ces formes politiques nouvelles où s’invente une « politique des gouvernés » et se met en place une citoyenneté en acte des subalternes.

Le dernier axe concerne un programme de recherche en cours (coordonné par Imed Melliti, chercheur à l’Institut de Recherche sur le Maghreb Contemporain à Tunis, auquel je participe ainsi que Sylvie Mazzella, Directrice du LAMES – UMR 7305), intitulé « Économies morales et légitimités politiques au Maghreb. Perspectives comparées sur les sentiments d’injustice et le bien commun». Il s’agit dans ce programme d’analyser les modèles de justice en explorant en particulier les dissonances dans les principes mobilisés quant à la définition de la justice et des situations qualifiées comme ”justes” ou ”injustes”. Depuis le début du processus révolutionnaire, désigné par commodité par le principe de ”printemps arabe”, l’on assiste en effet à l’affrontement, voire au télescopage entre modèles, registres et répertoires d’évaluation qui sont ainsi remis en cause voire bousculés. Loin de négliger l’Etat en tant qu’acteur central dans la construction et la définition du bien commun, ce programme vise également à prendre en compte ces mêmes notions, mais alors approchées par le bas, ce qui met au premier plan les tensions et les conflits qui constituent autant d’enjeux se faisant jour à la faveur de cette analyse.

Domaine(s) de recherche

  • Jeunes et travail, reconnaissance sociale et injustice.
  • Lien social et individualisation.

Publications

Récentes ou Principales (liste sélective)

  • Ben Amor Ridha, 2016, (à paraître), « Le « processus révolutionnaire » en Tunisie : de la protestation à la consécration de la citoyenneté ? Regards à partir de travaux empiriques », Social science information; information sur les sciences sociales, London, Sage Publications, N° 4, 2016.
  • Ben Amor Ridha, 2015, « Le rapport au quartier entre attachement et ouverture sur l'espace urbain », in Les jeunes de Douar Hicher et d'Ettadhamen. Une enquête sociologique, O. Lamloum et Med Ali Benzina (dir), Ed Arabesques, Tunis, pp. 21-43.
  • Ben Amor Ridha et Hayet Moussa, 2015, « La représentation du travail et sa place dans la vie des jeunes », in Les jeunes de Douar Hicher et d'Ettadhamen. Une enquête sociologique, O. Lamloum et Med Ali Benzina (dir), Tunis, Ed Arabesques, pp. 99-114.
  • Ben Amor Ridha, 2014, «Jeunes, citoyenneté et construction de soi à l’épreuve du “processus révolutionnaire” en Tunisie », Revue de l'Institut des Belles Lettres Arabes (IBLA), Tunis, n°213, 2014-1, pp. 65-100.
  • Ben Amor Ridha, 2011, Les formes élémentaires du lien social en Tunisie : de l’entraide à la reconnaissance, Paris, Ed. L’Harmattan.