OPI Spring School

École thématique de l’Observatoire des Pratiques Interdisciplinaires de LabexMed.

 

Du 12 au 17 mai 2019 au Domaine de la Chapelle, Sigonce, Alpes de Haute Provence.

 

L’interdisciplinarité apparaît aujourd’hui comme une référence institutionnelle incontournable dans la mise en œuvre des politiques de recherche. Si cette démarche semble se diffuser en tant que principe, l’inscription des chercheurs au sein de leur discipline, comme la défense des frontières et hiérarchies disciplinaires perdurent comme mode dominant de fonctionnement de la recherche faisant de l’échange avec d’autres disciplines un exercice toujours difficile dans sa mise  en œuvre concrète. C’est ce paradoxe que nous proposons d’interroger pour explorer, dans la continuité des réflexions et travaux engagés au sein de l’Observatoire des Pratiques Interdisciplinaires (OPI) du LabexMed, la portée heuristique et épistémologique des pratiques et démarches interdisciplinaires contemporaines dans le champ de la production des connaissances scientifiques.

 

Plusieurs pistes de réflexions sont proposées pour cette École Thématique :

 

  • Les territoires des disciplines : déplacer ou dépasser des frontières

 

L’interdisciplinarité interroge la délimitation des frontières dans la constitution même des disciplines. Pour exister, le champ disciplinaire implique un dedans et un dehors, une délimitation spatiale qui définit un espace d’action. Ces frontières sont aussi temporelles, dans la mesure où une communauté disciplinaire n’a pas toujours existé.
En cherchant à dépasser/déplacer ces frontières disciplinaires instituées, la pratique de l’interdisciplinarité peut amener à un retour réflexif sur le caractère dynamique de la définition des disciplines, de leurs objets, de leurs méthodes et leurs outils. Comment l’interdisciplinarité peut amener un regard nouveau sur les pratiques disciplinaires en intégrant dans la démarche scientifique le questionnement de leur constitution ? Comment le dépassement/déplacement des frontières disciplinaires réintègre dans la pratique scientifique une dimension réflexive et critique à travers une mise à jour des hiérarchies et rapports de pouvoir qui traversent le champ scientifique ? Comment l’interdisciplinarité relève aussi d’une forme de renoncement épistémologique, de compromis quant à la portée hégémonique et globale de l’explication disciplinaire ?

 

  • Le terrain : l’exemplarité contre l’exemple

 

Dans les recherches interdisciplinaires, l’expérience du terrain apparait comme un creuset essentiel de cette démarche scientifique. Espace d’échanges et de mise en regard des disciplines entre elles, le « terrain » ne peut se réduire à un support d’études, mais représente davantage un espace dont la définition, la délimitation, la prospection, joue un rôle central dans la construction d’une problématique commune aux différentes disciplines impliquées.
Nous souhaitons porter à débat le fait que les terrains des recherches interdisciplinaires semblent représenter, au-delà des enjeux de vérification empirique, un objet de controverses entre disciplines mais aussi un lieu où peut se concrétiser l’expérience collective d’une recherche commune.
Quel est le rôle du terrain dans la construction des problématiques interdisciplinaires ? En quoi la confrontation au terrain peut-elle modifier le regard des chercheurs, leurs problématiques, leurs questionnements ? Comment le terrain peut-il être constitutif d’une communauté de chercheurs ? Quelles sont les difficultés de mises en œuvre des méthodes de travail, des échanges et des rendus ?

 

  • L’interdisciplinarité comme engagement

Bien que fortement suggérée et financièrement soutenue, la mise en œuvre concrète de l’interdisciplinarité demeure une pratique minoritaire dans le champ scientifique. Nous souhaitons questionner les participants sur leur parcours interdisciplinaire afin de dégager ce qui a pu relever d’un engagement volontaire ou d’opportunités financières. Pratiquer l’interdisciplinarité ne relève-t-il pas finalement d’un engagement plus personnel du chercheur que de la nécessité institutionnelle ?
En quoi et comment l’approche interdisciplinaire nécessite-t-elle des démarches scientifiques différentes, moins conventionnelles ou normalisées que celles qui prévalent dans les approches disciplinaires et relèvent ainsi de « parcours » à la fois personnels, scientifiques et institutionnels si ce n’est à la marge, du moins atypiques ?

 

Ces questionnements sont explorés autour de trois grandes thématiques :

  • Natures / Cultures
  • Arts / Sciences
  • Physique / Métaphysique.

 

 

ORGANISATION

 

Comité scientifique

 

• Martine Chalvet (Histoire, AMU / TELEMME )
• Michel Denis (Biophysique, CNRS / MIO)
• Pierre Le Coz (Philosophie, AMU / ADES)
• Christian Lévêque (Hydrobiologie, IRD)
• Pierre Livet (Philosophie, AMU / CGGG)
• Sandrine Maljean-Dubois (Droit International, CNRS / DICE)
• Brigitte Marin (Histoire, AMU / TELEMMe)
• Nicole Mathieu (Géographie, CNRS)
• Cédric Parizot (Anthropologie politique, CNRS / IREMAM)
• Bernard Picon (Sociologie, CNRS)
• Thierry Tatoni (Écologie, AMU / IMBE)
• Antoine Vion (Sociologie, AMU / LEST).

 

Comité d’organisation

 

• Chantal Aspe, (Sociologie, AMU / LPED)
• Michel Boër, (Astrophysique, CNRS / ARTEMIS)
• Jean Boutier (Historien, EHESS / CNE)
• Sylvain Burri (Archéologie, CNRS / TRACES)
• Marie Jacqué (Sociologie, AMU / LPED)
• Delphine Mercier (Sociologie, LEST)
• Florence Mocci (Archéologie, CNRS / CCJ)
• Annabelle Gallin (Responsable des programmes scientifiques de LabexMed AMU / MMSH – LabexMed).
• Mireille Poggetti (Gestionnaire AMU / TELEMMe/MMSH).

 

Clip de présentation de l’école de printemps

 

 

Programme

 

Lundi 13 mai 2019

 

10h-12h30

 

12h45 – 15h30 Repas et temps libre

 

15h30 – 19h : Conférences d’ouverture

 

Modératrice : Chantal Aspe (Sociologie, Aix Marseille Université).

 


 

Mardi 14 mai  2019

 

9h-12h30 : Session Natures / Cultures

 

Modérateur : Sylvain Burri (Archéologie, CNRS).

 

12h45 – 15h30 Repas et temps libre

 

15h30 – 19h : Ateliers thématiques

  • Adélie Pomade (Droit, Université de Bretagne Occidentale) : Un droit in(ter)discipliné ? Un équilibre entre enjeu scientifique, nécessité sociale et engagement personnel
  • Yannick Campion (Histoire, Université de Corse) : La richesse sémantique du paysage : de la nécessite de ne pas faire du paysage un concept scientifique, et de l’histoire du paysage une discipline.
  • Harold Vasselin (Réalisateur, Le Havre) : Quelques vues diagonales sur savoir et pouvoir, avec trois extraits de films.

 

Animation : Marie Jacqué (Sociologie, AMU).

 


 

Mercredi 15 mai 2019

 

9h-12h30 : Session Arts/Sciences

 

Modératrice : Delphine Mercier (Sociologie, CNRS).

 

12h45 – 14h Repas et temps libre

 

14h-16h : Visite de l’Observatoire de Haute Provence, St Michel l’observatoire.

 

16h30 – 19h : Ateliers thématiques

  • Marie Péhau-Charandak (Arts plastiques, Marseille) : De la co-errance à la cohérence : murmurations.
  • Olivier Carillo (Musicologie, Université de Tours) : Loin des yeux, loin du c(h)oeur.

 

Animation Florence Mocci (Archéologie, CNRS).

 


 

Jeudi 16 mai 2019

 

9h-12h30 : Session Physique / Métaphysique

 

Modérateur : Michel Boer (Astrophysique, CNRS).

 

12h45 – 15h30 Repas et temps libre

 

15h30 – 19h : Ateliers thématiques

  • Nadja Monnet (Anthropologie, Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Marseille) : Les mots et maux d’une expérience de recherche interdisciplinaire sur et à Cassis.
  • Eve Bureau-Point (Anthropologie, CNE, CNRS) : La « vie avec » les pesticides au Cambodge. A la croisée du social et du biologique.
  • Mustapha Hejja (Anthropologie, FLSH) : L’interdisciplinarité en question dans l’anthropologie : enjeux et approches. L’exemple du patrimoine culturel au Maroc

 

Animation : Delphine Mercier (sociologie, LEST)

 


 

Vendredi 17 mai 2019

 

9h – 12h30 : Rapports des animateurs d’ateliers et discussion générale.